Coconstruire au sein de DURALIM
La Coopération Agricole Nutrition animale est à l’initiative de DURALIM, plateforme collaborative dont la mission est de promouvoir et d’améliorer la durabilité de l’alimentation des animaux d’élevage avec un impact économique mesuré pour les filières.
En 2018, les entreprises de nutrition animale signataires de la charte Duralim se sont engagées (avec l’appui de l’amont et de l’aval) à garantir la durabilité de leurs approvisionnements en matières premières produites en France et importées. Elles souhaitent atteindre au plus tard en 2025, 100% d’approvisionnements durables, avec un objectif de non-déforestation.
DURALIM travaille activement à l’opérationnalisation de cet engagement
- En 2020, la plateforme s’est associée à l’ONG Earthworm Foundation pour cartographier les flux de soja entre le Brésil et la France et analyser les politiques « durabilité » des importateurs. Un rapport a été remis à l’ensemble des membres en novembre 2020.
- Duralim a également financé une étude, pilotée par le Céréopa et Abcis, pour éclairer les filières françaises sur l’impact économique d’une alimentation animale intégrant une garantie spécifique sur le critère de durabilité pour les produits dérivés du soja et du palme.
- Partie prenante sur le sujet de la déforestation, Duralim a suivi activement les travaux de la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée, initiés en 2019 et poursuivis en 2020 et 2021 ;
- En 2021, sur proposition de son collège « Alimentation animale », DURALIM a créé en son sein un Observatoire des risques de déforestation importée.
Cet Observatoire s’appuiera sur deux volets opérationnels :
- une évaluation approfondie du risque déforestation/conversion des flux de soja importés pour les filières animales françaises ;
- un outil de calcul permettant à chaque acteur d’évaluer son risque de déforestation au regard des sojas qu’il utilise.
Dans une logique d’amélioration continue, l’Observatoire se veut évolutif pour gagner en opérationnalité et répondre toujours plus aux besoins des opérateurs économiques afin de construire une solution indépendante, pertinente, viable, vérifiable, opérationnelle et économiquement performante.
Qui est DURALIM ?
Duralim est une plateforme collaborative dont la mission est de promouvoir et d’améliorer la durabilité de l’alimentation des animaux d’élevage.
Aujourd’hui, Duralim rassemble 91 membres, engagées pour une alimentation animale durable des animaux d’élevages, répartis entre 4 collèges, en fonction de leur activité sectorielle :
- « Production et Commercialisation d’ingrédients pour l’alimentation animale »
- « Alimentation animale »
- « Elevage et Organisations de production »
- « Transformation et Distribution »
Soutenir une offre de soja « Durable » en Europe
La FEFAC travaille depuis 2006 pour des approvisionnements en soja durable. Ces travaux ont conduit, en 2015, à la publication des lignes directrices « soja », permettant aux différents schémas du marché de se positionner par rapport à une liste de critères de durabilité, apportant ainsi davantage de lisibilité au marché et ouvrant la voie à une production et des achats de soja durable.
Ces lignes directrices « soja » ont été revues début 2021 pour intégrer des critères relatifs à la non-conversion d’écosystèmes naturels. Cette nouvelle version, publiée en février 2021, s’appuie sur 54 critères obligatoires et 19 critères facultatifs. Si le critère « zéro-conversion » est positionné facultatif, son ajout dans les lignes directrices est toutefois un signal fort pour le marché.
Ces lignes directrices ont été traduites en français par EUROFAC et diffusées à l’ensemble des adhérents de La Coopération Agricole Nutrition animale en les invitant à s’y référer lors de leurs approvisionnements en soja d’importation.
En parallèle, les membres de la Commission Matières Premières de la Coopération Agricole Nutrition Animale et du SNIA ont interrogé leurs fournisseurs sur leur capacité à proposer une offre en soja responsable, compatible avec les lignes directrices « soja » 2021 de la FEFAC et incluant le critère facultatif sur la zéro-conversion.
Contribuer à l’établissement du cadre européen
La lutte contre la déforestation constitue un des volets d’action du pacte vert européen. Afin de préparer le cadre législatif adéquat, la Commission européenne a lancé fin décembre 2019 une consultation publique intitulée : « Déforestation et dégradation des forêts – réduire l’impact des produits mis sur le marché européen ». L’objectif de cette consultation ? Aboutir à un ensemble de mesures réglementaires et non réglementaires, axées sur la demande, pour accroître la transparence de la chaîne d'approvisionnement et réduire au minimum le risque de déforestation et de dégradation des forêts lié aux importations de produits sur le marché européen. La Coopération Agricole et Duralim ont tous deux apporté leur réponse à cette consultation. Nos messages-clefs :
- La problématique déforestation doit être considérée au niveau mondial, en évitant notamment le boycott à l’origine.
- Les mesures doivent être harmonisées au niveau européen pour éviter la distorsion de concurrence, notamment pour les définitions déforestation/conversion.
- Le surcoût des produits non déforestant doit être pris en compte
- La mise en application d’un devoir de vigilance doit être obligatoire.
- Des outils de transparence et de suivi des progrès doivent être mis à la disposition des opérateurs économiques.
- Les économies de carbone réalisées du fait d’achats responsables doivent pouvoir être valorisées dans les filières animales européennes.
La Commission européenne prévoit de publier, le 10 novembre 2021, ses propositions législatives sur la restauration des écosystèmes, la déforestation importée et la criminalité environnementale.
Le secteur a rappelé à plusieurs reprises son souhait que les règles relatives à la déforestation importée soient définies et harmonisées au niveau européen afin de ne pas pénaliser les filières animales françaises vis-à-vis des autres pays européens. Ainsi, la Coopération Agricole Nutrition animale a saisi, avec le SNIA, le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Transition écologique, pour plaider pour une solution réglementaire européenne applicable à tous.