Sécuriser les livraisons

Depuis 2015, Coop de France Nutrition Animale et le SNIA mettent à disposition des professionnels un kit de sensibilisation et de formation à la sécurité des livraisons d’aliment en élevage. Composé d’un diaporama, d’une plaquette et d’un  film synthétique, il sensibilise chauffeurs-livreurs, éleveurs et salariés d’entreprise aux risques potentiels associés aux livraisons et aux bons réflexes à adopter afin d’éviter les accidents. 

Ces messages ont d’autant plus d’impacts qu’ils sont portés collectivement par tous les intervenants en élevage (transports d’animaux vivants, collecte laitière, etc.), et non uniquement par les livreurs d’aliments. C’est pourquoi, Coop de France Nutrition Animale et le SNIA poursuivent les discussions avec Coop de France Métiers du Lait autour de l’élaboration d’un protocole harmonisé. Ceci pourrait faire l’objet d’un panneau d’affichage à l’entrée des exploitations, adaptable à chaque site, selon ses spécificités.

En réalité, la réglementation actuelle impose la co-signature de protocoles de sécurité, ainsi que la mise à jour régulière de ces documents. Toutefois, dans la pratique, la mise à jour et la consultation par les chauffeurs de ces documents est anecdotique. Cette réglementation ne semble pas adaptée aux réalités du terrain et peine à remplir son objectif de protection des opérateurs. Des discussions sont donc en cours au sein de l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret), et avec la FNTR (Fédération Nationale des Transports Routiers), pour demander une modification de cette réglementation, qui date de 1996, afin qu’elle prenne en compte les nouvelles technologies disponibles.

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Approvisionner les élevages

Les entreprises de nutrition animale approvisionnent quotidiennement les élevages avec des aliments qui répondent aux besoins précis des animaux. Or le bon déroulement de ces livraisons d’aliments est perturbé chaque année par les interdictions de circulation. En outre, l’offre en transports dédiés à cette activité est limitée, et les chauffeurs de moins en moins nombreux. Il devient donc difficile de répondre aux besoins des élevages pendant les périodes soumises à des jours d’interdiction de circuler, mettant à risque la santé et le bien-être des animaux. Depuis de nombreuses années, le secteur demande donc de bénéficier plus facilement de dérogations pour pouvoir approvisionner les élevages.

Si l’arrêté du 2 mars 2015 liste le secteur de la nutrition animale parmi les activités pouvant bénéficier de dérogations préfectorales temporaires, la procédure d’obtention reste une charge administrative lourde pour les entreprises et les services de l’Etat en région. Le Ministère des Transports ayant annoncé une refonte à venir de la réglementation transports, Coop de France Nutrition Animale lui a déjà fait part de ses réelles attentes pour la simplification et l’harmonisation entre les régions de la procédure de demande de dérogation.

...tout en optimisant les tournées

Dans certaines zones géographiques notamment en montagnes, pour des questions d’accessibilité aux élevages, les fabricants d’aliments n’ont pas d’autre choix que d’utiliser des véhicules porteurs, dont les dimensions sont adaptées (véhicules compacts et très maniables) à ces régions.

Depuis 2014, le secteur de la nutrition animale demande aux Pouvoirs publics d’augmenter le poids total autorisé en charge (PTAC) des véhicules porteurs à 4 essieux, aujourd’hui limité à 32 tonnes.

En 2018, une étude commanditée par le Ministère auprès du CEREMA a conclu qu’un passage à 36 tonnes aurait trop d’impact sur l’usure des chaussées. Malheureusement, cette étude n’a été réalisée qu’à partir de données statiques, alors que des pesées en marche étaient initialement prévues : ceci est un biais important sur les résultats d’agressivité des camions sur les routes.

Néanmoins, suite à la présentation des résultats de cette étude, et pour limiter davantage les effets du transport de marchandises sur la chaussée, Coop de France Nutrition Animale a, avec le SNIA, formulé une nouvelle demande : limiter à 35 tonnes le PTAC pour les porteurs à 4 essieux et mener une expérimentation sur 5 ans des impacts sur les chaussées. En outre, cette étude évaluera également les impacts sur la réduction du nombre de camions en circulation, grâce aux 3 tonnes de charge utile supplémentaire, et sur le renouvellement du parc, avec des véhicules plus récents donc moins polluants.