Mieux connaître les flux

L’élevage joue un rôle clé dans la valorisation de la biomasse végétale en produits animaux, l’alimentation des hommes, la valorisation des espaces, l’aménagement du territoire… La rentabilité des filières végétales dépend aussi étroitement de l’existence de l’élevage. Par ailleurs, les espaces consacrés à la production de l’alimentation pour les animaux sont parfois vus comme concurrents de ceux destinés aux productions végétales pour l’alimentation humaine. Aussi, l’amélioration de la connaissance des gisements et des flux de matières premières à destination des élevages et de leur évolution constitue un enjeu majeur des filières animales et végétales

Fort de ce constat Coop de France Nutrition animale a participé activement projet « Flux de matières premières », initié fin 2017, par le  GIS Avenir Elevage et ses partenaires. L’objectif de cette étude est d’identifier et de quantifier des flux de matières premières, de la production agricole primaire aux utilisations finales dont l'alimentation animale, et de mettre en cohérence l’ensemble des sources de données disponibles.

Les 1ers résultats obtenus en 2018 (disponibles en ligne) illustrent bien la valorisation des céréales et des oléo-protéagineux par les animaux d’élevage : ils en consomment entre 19,8 et 23,5 Mt (base 85% de matière sèche) chaque année. 12,9 à 15,7 Mt de coproduits issus de ces grains viennent compléter leur ration.

Ces travaux se sont poursuivis en 2019 avec la segmentation des flux de matières premières par espèce animale, l’inclusion de l’utilisation de fourrages, et des matières premières bio. Au-delà d’une photographie des flux à un instant t, ce travail doit aboutir à terme à une méthodologie robuste pour permettre l’actualisation régulière de cette cartographie des flux en alimentation animale, et évaluer les impacts et services rendu par l’élevage en France. En outre, Coop de France Nutrition Animale appelle à une réflexion de fond sur les modalités de pérennisation de ce travail qui apporte des éléments essentiels de connaissance pour les filières animales et végétales.

Diagramme de flux 2015 de la filière maïs en France (2018)

Pour plus de détails, vous pouvez consulter la synthèse des travaux de la première année du projet et les schéma de flux qui découlent des données.

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Premiers lots « Soja de France » mis sur le marché en 2018

Construite avec l’ensemble des maillons de la chaîne, dont Coop de France Nutrition Animale, mais également les semenciers, agriculteurs, collecteurs, et transformateurs, la Charte Soja de France a été lancé en 2018 et s’appuie sur 4 axes majeurs : l’origine France, le non OGM, la traçabilité et la durabilité du soja.

Les 4 engagements majeurs de la charte “Soja de France“

En 2018, Terres Univia (Interprofession des huiles et protéines végétales) a vu les 1ers lots de soja certifiés selon sa Charte être mis sur le marché : 30 000 tonnes certifiés sur les 400 000 tonnes de graines récoltées en France au total.

La filière ambitionne d’atteindre une production française annuelle de 650 000 T d’ici 2025, dont la moitié certifiée soja de France, à destination du marché français et contribuer ainsi à améliorer la souveraineté protéique de l’élevage français.

Coop de France Nutrition Animale accompagne également Terres Univia, afin que la Charte « Soja de France » soit reconnue compatible avec les lignes directrices de la FEFAC pour un soja durable, et ainsi renforcer sa visibilité aux côtés des schémas de certifications étrangers.

Téléchargez ici la charte « Soja de France »

 

Quelles évolutions pour les additifs

Additifs de fermentation :

Plusieurs détections de trace d’ADN dans des vitamines produites à partir de micro-organismes génétiquement modifiés ont entraîné la mise en place de procédures de rappels de produits par les Etats Membres suite à un avis de la Commission concluant à une présence d’OGM non autorisé. Toutefois, l’EFSA a conclu que la seule présence de fragments de gènes ne constituait pas un danger. 

Pour éviter la multiplication de rappels de produits de ce type d’additifs, l’absence d’ADN recombinant dans les produits doit pouvoir être garanti et contrôlé par les opérateurs et les autorités, dans un contexte où il n’existe pas de méthode d’analyse commune à l’ensemble de ces produits, toutes dépendantes de la souche de production. Aussi, la Commission européenne a l'intention de contraindre les producteurs d'additifs pour l'alimentation animale à fournir, dans leur demande d'autorisation, la preuve de l'absence d'ADN recombinant dans leurs produits, sur la base de méthodes d'analyse respectant les critères de sensibilité minimum. La FEFAC a insisté sur le fait que l'étape suivante devait être que la méthode soit disponible tant pour les contrôles officiels que privés.

Création d’un nouveau groupe fonctionnel d’additifs :

La commission européenne souhaitait créer un nouveau groupe fonctionnel d’additifs “améliorateurs du bien-être animal” dans la catégorie des additifs zootechniques, décrit comme « substances ou, le cas échéant, microorganismes qui, lorsqu'ils sont administrés aux animaux, impactent favorablement le bien-être animal en supportant l'état physiologique des animaux en bonne santé ou en améliorant le confort physique ».

Suite aux réserves de plusieurs Etats Membres sur la dénomination « animal welfare enhancers », une nouvelle formulation pour ce groupe fonctionnel a été retenue par la Commission sur proposition de la Fefana : « stabilisateur de l’état physiologique » (physiological condition stabiliser). Le règlement correspondant a été publié le 13 juin 2019 (règlement 2019/962).

Révision du règlement 1831/2003 relatif aux additifs destinés à l’alimentation des animaux

Au-delà, la règlementation applicable aux additifs en alimentation animale, datant de 2003, est entrée dans une phase d’évaluation avec une consultation publique ouverte de mars 2019, une consultation en ligne des opérateurs en août et septembre 2019. Ces consultations constituent des préalables à la révision du règlement 1831/2003.

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Adapter les contrats

Formules INCOGRAINS, addenda techniques et RUFRA (Règles et Usages Français pour le commerce des grains, graines oléagineuses et protéagineuses, légumineuses, produits du sol et dérivés) constituent les principaux contrat-types utilisés par les fabricants d’aliment dans leurs achats de matières premières.

Au 1er semestre 2018, Coop de France Nutrition Animale et le SNIA ont porté la voix de la nutrition animale dans les groupes de travail réunis pour la révision de ces contrats, qui se veulent conformes aux pratiques du terrain et adaptés à leurs utilisateurs.

Partant de la corrélation positive entre le taux d’impuretés et la teneur en mycotoxines, néfastes pour les animaux d’élevage, la profession a obtenu une baisse du seuil de refus de la marchandise dans l’addendum technique n°1 « toutes céréales ». Une clause de revoyure a également été engagée pour ouvrir la révision l’an prochain du seuil de refus plus spécifique « impuretés diverses » du blé tendre, des orges et du seigle. Ces révisions permettent de souligner l’importance de limiter les impuretés des céréales dès leur récolte, afin de fournir des grains propres tant au marché intérieur qu’à l’export et maintenir une réputation française de grains de qualité.

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TAF et échanges céréales-aliments

La loi de finances pour 2019 a supprimé la taxe affectée à FranceAgriMer due par les producteurs de céréales (« la TFA »). Ceci impacte le Travail à Façon (TAF) et l’échange céréales-aliments en les simplifiant. Cette suppression a été l’occasion pour Coop de France Nutrition Animale de faire une réactualisation des modalités pratiques de ces deux dispositifs, notamment pour les faire valoir dans le cadre de l’Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels (ICHN).