Améliorer les disponibilités en protéines locales
Stratégie Nationale protéines végétales
Le 11 février 2019, le Ministre de l’Agriculture a lancé une grande concertation pour l’élaboration d’une stratégie nationale sur les protéines végétales. Aussi, Coop de France a élaboré un ensemble de propositions au Ministère de l’Agriculture et aux interprofessions concernées.
Ces propositions s’appuient sur la conviction profonde qu’un nouveau plan protéine ne sera efficace que s’il permet le développement de filières économiquement viables sur le long terme, rémunératrices pour les producteurs, créatrices de valeur et répondant aux attentes des consommateurs.
Sur cette base, Coop de France propose de partir de la demande consommateur pour développer les productions de protéines végétales. Ainsi, la demande exprimée par le consommateur en produits alimentaires issus des filières d’élevage « locales » et du potentiel de création de valeur associé doit servir de support pour définir la production de protéines végétales à destination de l’alimentation animale. L’introduction dans les cahiers des charges des filières animales liées à la montée en gamme d’un % minimal de protéines d’origine France pourrait servir de support au développement de protéines végétales à destination de l’alimentation des animaux.
Autre volet majeur des propositions des coopératives : sécuriser le revenu des producteurs de protéines végétales en agissant sur 4 leviers : améliorer la profitabilité intrinsèque des cultures protéiques par la recherche, faire évoluer les raisonnements économiques, s’inscrire sur le long terme dans la montée en gamme, soutenir le développement de la filière de transformation aval et valoriser les impacts écosystémiques positifs.
Enfin, le plan protéique devrait, à notre sens, comprendre un volet d’accompagnement des investissements des industries de transformation de manière à réussir la transition énergétique et maintenir de la valeur ajoutée sur le territoire en soutenant la compétitivité.
La stratégie nationale pour des protéines végétales devrait être dévoilée par le Gouvernement à l'automne 2019.
Au-delà de l’assurance des volumes, il convient également garantir la compétitivité des cultures protéiques, ainsi que leur qualité nutritionnelle et technologique, afin d’assurer le succès de ce plan protéine et d’améliorer l’autonomie protéique de l’Europe.
Autonomie protéique : et l'Europe dans tout ça ?
Si le déficit en matières premières riches en protéines (>15%) de la France s’élève à 47% en 2016/2017, l’Europe affiche quant à elle un déficit de 65%. Dans un contexte d’économie mondialisé, un plan protéine harmonisé au niveau européen prend donc tout son sens.
Suite à la consultation publique à laquelle Coop de France a contribué en 2018, la Commission européenne a publié en novembre 2018 son «plan protéine» dans lequel figurait plusieurs recommandations pour développer davantage la production européenne de protéines végétales, parmi lesquelles : « Améliorer le suivi, l’analyse et la transparence du marché européen des protéines végétales, notamment en les intégrant à l’Observatoire du marché des cultures ».
Dans la droite ligne de cette recommandation, la Commission a publié le bilan 2017/2018 de l’UE en matière de protéines pour l'alimentation animale, disponible en lien (ainsi que sa notice explicative).
Ce bilan actualisé inclut désormais les fourrages, et présente l'offre, la demande et le commerce des différentes sources de protéines : cultures de céréales et oléoprotéagineux, co-produits (tourteaux…), sources non végétales (protéines animales, anciennes denrées alimentaires), fourrages (herbe, maïs fourrage, légumineuses fourragères).
Cet outil constitue en tant que tel un tableau de bord qui permettra de mesurer l’impact de la stratégie protéine européenne
Au total, l’UE produit 80% des protéines
qu’elle consomme pour l’alimentation animale.