Financer les infrastructures routières

En raison de leur situation géographique et de leur activité, les coopératives de nutrition animale sont des utilisatrices importantes de transport routier de marchandises. Elles sont à la fois acheteuses de marchandises transportées (matières premières notamment) et chargeurs puisqu’elles organisent le transport pour la vente des aliments aux éleveurs, soit en faisant appel à des entreprises de transport, soit par leurs propres moyens (en compte propre). Elles prennent des mesures pour optimiser leurs chargements et l’utilisation efficiente du réseau routier : mutualisation, réduction des kilomètres à vide, recours au transport multimodal…

Les Assises de la Mobilité qui se sont déroulées en 2017 et le rapport du Comité d’Orientation des Infrastructures remis en février dernier au gouvernement, ont démontré le besoin d’investissements dans les infrastructures routières. Ce diagnostic est largement partagé par les coopératives agricoles, particulièrement dans les territoires ruraux. Toutefois, Coop de France est opposé à toute contribution supplémentaire demandée aux utilisateurs du transport routier de marchandises, que ce soit sous la forme de la baisse du remboursement de TICPE, envisagée dans le cadre du projet de loi de Finances 2019, ou la création d’une nouvelle vignette, qui pourrait être proposée dans le projet de loi d’Orientation des Mobilités annoncé pour l’automne. Cette contribution augmenterait encore la fiscalité qui pèse sur la production, alors même que celle-ci est déjà considérablement supérieure à celles des entreprises concurrentes en Europe. Elle entraverait la compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire et serait en totale contradiction avec les conclusions des Etats Généraux de l’Alimentation, qui prônent le maintien de l’agriculture et d’emplois dans nos territoires, pour apporter une alimentation de qualité demandée par les consommateurs. Coop de France a sensibilisé à plusieurs reprises les pouvoirs publics sur le sujet et a été force de propositions pour travailler à des solutions durables de financement des infrastructures routières.

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Faciliter le frêt Ferroviaire

La grève SNCF entamée le 3 avril, a fortement pénalisé le fret ferroviaire, et notamment le transport de marchandises de céréales et de certains co-produits agricoles. Ces semaines de grève se sont traduites par des annulations massives de trains, avec moins de 50 % des trains circulant par rapport au plan de transport nominal.

Ce mode de transport étant stratégique pour certaines coopératives de nutrition animale, ces annulations ont eu des impacts considérables sur leur organisation, leurs coûts logistiques et sur la réalisation des contrats.

L’alerte des entreprises bretonnes de la nutrition animale a été relayée par Coop de France auprès de SNCF Réseau qui a accédé à la demande de ces entreprises en nommant dès le 12 avril, un interlocuteur spécifique, participant à la cellule de crise Zone Ouest. Cette cellule d’appui aux entreprises de nutrition animale, confortée par la Préfecture a été opérationnelle mais a rencontré des difficultés pour atteindre son objectif collectif de 50 % de trains circulés, notamment du fait de travaux sur les lignes concernées.

Pour toutes les coopératives, la grève SNCF s’est traduite par une hausse locale du prix du transport routier et fluvial, pour l’ensemble de leurs expéditions.

Les impacts de la grève SNCF ont fait l’objet d’un recensement, afin de transmettre des éléments d’évaluation du fonctionnement des quadrilogues et de chiffrages aux ministères de l’Agriculture, de l’Economie et des Transports. Ainsi, en considérant la filière grandes cultures dans son ensemble, les coûts directs engendrés par la grève SNCF et supportés par les entreprises de stockage ainsi que les acheteurs de céréales s’élèvent à plus de 36 M€.

Malheureusement, une telle grève ébranle encore un peu plus la confiance des opérateurs dans ce mode de transport alternatif à la route alors même que le frêt ferroviaire devrait trouver toute sa place pour massifier les flux de la profession, améliorer la logistique tout en limitant les impacts sur l’environnement.

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Approvisionner les élevages

Les entreprises de nutrition animale approvisionnent quotidiennement les élevages avec des aliments qui répondent aux besoins précis des animaux. Or le bon déroulement de ces livraisons d’aliments est perturbé chaque année par les interdictions de circulation. En outre, l’offre en transports dédiés à cette activité est limitée, et les chauffeurs de moins en moins nombreux. Il devient donc difficile de répondre aux besoins des élevages pendant les périodes soumises à des jours d’interdiction de circuler, mettant en risque la sécurité des aliments, la santé et le bien-être des animaux.

Depuis de nombreuses années, le secteur demande à bénéficier plus facilement de dérogations pour pouvoir approvisionner les élevages notamment les semaines où deux jours d’interdiction se cumulent.

Il a été partiellement entendu dans ses revendications avec la publication de l’arrêté du 2 mars 2015, qui liste le secteur de la nutrition animale parmi les activités pouvant bénéficier de dérogations préfectorales temporaires. Cependant, cette avancée n’a pas permis de résoudre toutes les difficultés : la procédure reste une charge administrative lourde pour les entreprises et les services de l’Etat en région.

Un bilan des dérogations 2018 pour notre secteur est en cours de réalisation au niveau national, piloté par Nutrinoë, association régionale de la profession très active sur le sujet.

Le Ministère des Transports a également annoncé la refonte à venir de la réglementation transports, pour laquelle Coop de France Nutrition Animale attend une réelle simplification de la procédure de demande de dérogation.

La semaine du 7 au 12 mai 2018 comportait deux jours, ouvrés en temps usuel, interdits cette année à la circulation des poids lourds de plus de 7,5 tonnes : les mardi 8 et jeudi 10 mai fériés. A sa demande, le secteur de la nutrition animale a obtenu une dérogation à l’interdiction de circulation pour le 8 mai

Sécuriser les livraisons

Fin 2015, Coop de France Nutrition Animale et le SNIA ont élaboré un kit de sensibilisation et de formation à la sécurité des livraisons d’aliment en élevage. Composé d’un diaporama, d’une plaquette et d’un film synthétique, il permet de sensibiliser les professionnels (chauffeurs-livreurs, éleveurs, salariés d’entreprise, etc.) aux risques potentiels associés aux livraisons et aux bons réflexes à adopter afin de les éviter. Des discussions sont en cours avec la filière laitière pour identifier les meilleurs outils à développer, afin de minimiser les risques et sécuriser les interventions en élevage.

Téléchargez ici la plaquette pdf

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