bandeau-vache

Vitamines et agriculture biologique

Deux récents avis défavorables de l’EFSA concernant des vitamines produites à partir de bactéries génétiquement modifiées, l’une concernant une vitamine B2 et l’autre une vitamine B12, ont mis en évidence la dépendance de notre secteur vis-à-vis des biotechnologies pour un ensemble d’additifs, notamment zootechnique. Ainsi, l’ensemble de la production mondiale de vitamine B2 est réalisée à partir de bactéries génétiquement modifiées, ainsi qu’une grande partie de la vitamine B12 et de la vitamine C. Ce constat pose dès à présent des problèmes de disponibilités de ces vitamines pour les filières biologiques.

En l’absence de nouveaux éléments sur ce dossier ou d’alternatives disponibles, Coop de France Nutrition Animale, le SNIA et l’AFCA-CIAL ont recommandé à leurs adhérents d’arrêter leurs approvisionnements en vitamines B2 pour les filières biologiques. Cette recommandation prendra effet le 31 décembre 2018, afin de laisser le temps à la concertation et à l’émergence d’une solution règlementaire acceptable, partagée au niveau européen, tout en préservant l’intérêt des filières animales biologiques. Une telle décision a des conséquences très importantes sur les résultats zootechniques des élevages, sur la santé et le bien‐être des animaux, ainsi que sur la performance économique des filières biologiques.

Les trois syndicats ont donc alerté l’INAO et le Ministre de l’Agriculture pour les sensibiliser sur cette problématique « vitamines » rencontrée par le secteur. Concernant les filières biologiques, ils attendent notamment du gouvernement français qu’il demande une dérogation à la Commission Européenne, dans l’attente d’alternatives adéquates.

Contribuer à la lutte contre le gaspillage dans des conditions sécurisées

Le 22 juin 2018, les syndicats de la nutrition animale ont été auditionnés par l’ANSES dans le cadre de sa saisine sur les anciennes denrées alimentaires contenant des additifs non autorisés dans les aliments pour animaux. En effet, la DGCCRF a interrogé l’ANSES sur les conséquences de l’utilisation en alimentation animale d’anciennes denrées alimentaires contenant des additifs autorisés en alimentation humaine mais non autorisés en alimentation animale. L’ANSES devrait rendre son avis d’ici la fin de 2018.

silo-phytosanitaire

Maîtriser les aspects phytosanitaires

Fournir des aliments sains pour des filières d’élevage sûres est un pilier fondamental de la nutrition animale : concilier le zéro insecte vivant dans les silos, tout en répondant à la demande de la société et des consommateurs pour des produits céréaliers sans résidus d’insecticides de stockage est le défi que doit relever notre secteur. La clause « zéro insecte vivant dans les matières premières » des contrats RUFRA et INCOGRAIN doit bien sûr perdurer, mais force est de constater que les solutions d’insecticides au stockage se raréfient.

La profession travaille main dans la main avec Intercéréales afin d’identifier les alternatives pérennes pour répondre à ce double enjeu « ni insecte vivant, ni résidus d’insecticides ».
 


Sur la base de l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments sur le sujet, les LMR du Chlorpyrifos méthyl, du Chlorpyrifos et du Trichlopyr dans les céréales telles que le seigle, le sorgho, le blé, le maïs, l’orge, l’avoine, ont été abaissées (Règlement (UE) 2018/686). Or, d’un point de vue technique, ces nouvelles LMR sont incompatibles avec un traitement efficace des grains et reviennent à interdire l’usage de ces traitements au stockage. Leur respect impose donc que le grain n’ait pas été traité avec ces insecticides.

Les secteurs de la transformation des céréales, dont l’alimentation animale, ont donc recommandé aux fournisseurs de ne pas traiter le stockage de la nouvelle récolte 2018 avec les molécules concernées, et ont invité les fabricants d’aliments à intégrer l’évolution de ces normes applicables à partir du 5 décembre dans leurs plans de contrôles et leurs approvisionnements, qu’ils soient français ou importés.



Au-delà, un certain nombre de développements liés à la législation européenne sur les pesticides ont des impacts directs ou indirects sur les secteurs de l'alimentation animale. Ainsi, l’interdiction de nombreuses molécules phytosanitaires au niveau de l’Union européenne et l’abaissement consécutif des LMR au seuil de détection de ces molécules peut mettre en péril un certain nombre de flux d’importation de matières premières à destination de l’élevage européen, en provenance de pays où l’usage de ces produits est autorisé. Une telle situation génèrerait de graves perturbations commerciales, raréfierait l’offre disponible en matières premières pour, in fine, venir peser sur la compétitivité de l’élevage européen. Coop de France Nutrition Animale suit attentivement, dans le cadre de la FEFAC, ce dossier européen essentiel à la sécurisation de nos approvisionnements.