Mieux connaître les flux

L’élevage joue un rôle clé dans la valorisation de la biomasse végétale en produits animaux, l’alimentation des hommes, la valorisation des espaces, l’aménagement du territoire… La rentabilité des filières végétales dépend aussi étroitement de l’existence de l’élevage. Par ailleurs, les espaces consacrés à la production de l’alimentation pour les animaux sont parfois vus comme concurrents de ceux destinés aux productions végétales pour l’alimentation humaine. Aussi, l’amélioration de la connaissance des gisements et des flux de matières premières à destination des élevages et de leur évolution constitue un enjeu majeur des filières animales et végétales

Sur la base de ce constat Coop de France Nutrition Animale participe activement à deux études visant à améliorer la connaissance des flux

  • L’étude « Flux de matières premières », pilotée par le GIS Avenir Elevage, initiée il y a un an, a pour objectif de caractériser les flux de matières premières utilisées en alimentation animale et mettre en cohérence les différentes sources de données disponibles. Elle vise à disposer d’une méthodologie robuste pour permettre l’actualisation régulière de cette cartographie des flux en alimentation animale, et évaluer les impacts et services rendu par l’élevage en France. Un séminaire de restitution des premiers résultats est programmé le 23 novembre 2018.
     
  • L’année 2018 s’est ouverte sur la publication des résultats l’enquête menée par le Réséda en 2017 sur les gisements de coproduits des industries agroalimentaires et sur leurs valorisations, notamment en alimentation animale. Cette enquête a permis d’estimer les évolutions survenues depuis la précédente enquête et de mieux comprendre les facteurs influençant les choix de valorisation ainsi que les freins et leviers possibles. Ainsi, sur les 12,1 millions de tonnes (en matière sèche) de coproduits, 29% viennent du secteur oléagineux, suivi de la sucrerie (14%) et l’amidonnerie (13%). Si une majorité de secteurs ont eu une production stable de coproduits par rapport à 2008, les politiques publiques relatives aux biocarburants ont boosté la production de coproduits dans le secteur des oléagineux (+1.6 millions t MS) et de la distillerie (+1 million t MS). 1er débouché des coproduits, l’alimentation animale valorise 76% du gisement, les fabricants d’aliments en captant 60% à eux seuls, preuve que le secteur de la nutrition animale lutte activement contre le gaspillage alimentaire et se place au cœur des enjeux de développement durable et d’économie circulaire.


Téléchargez ici le rapport complet de cette enquête.

charte-soja-france

Premiers lots « Soja de France » certifiés à l’automne 2018

Validée en avril 2018, la Charte Soja de France lancée par Terres Univia (Interprofession des huiles et protéines végétales) verra ses premiers lots de graines et produits de soja certifiés dès l’automne 2018.

Construite avec l’ensemble des maillons de la chaîne, dont Coop de France Nutrition Animale, elle réunit semenciers, agriculteurs, collecteurs, et transformateurs qui s’engagent sur 4 axes majeurs : l’origine France, le non OGM, la traçabilité et la durabilité du soja.

L’ambition est de valoriser les atouts de la filière soja français et d’atteindre 250 000 hectares de soja en 2025 pour approvisionner le marché français. Coop de France Nutrition Animale accompagne également Terres Univia, afin que la Charte « Soja de France » soit reconnue compatible avec les lignes directrices de la FEFAC pour un soja durable.

Terres Univia explique toutes les spécificités et les avantages de la filière Soja de France, en présentant les étapes de la production à la transformation et les valorisations de la graine.

Téléchargez ici la charte « Soja de France »

ble-gp

Adapter les contrats

Formules INCOGRAINS, addenda techniques et RUFRA (Règles et Usages Français pour le commerce des grains, graines oléagineuses et protéagineuses, légumineuses, produits du sol et dérivés) constituent les principaux contrat-types utilisés par les fabricants d’aliment dans leurs achats de matières premières.

Au 1er semestre 2018, Coop de France Nutrition Animale et le SNIA ont porté la voix de la nutrition animale dans les groupes de travail réunis pour la révision de ces contrats, qui se veulent conformes aux pratiques du terrain et adaptés à leurs utilisateurs.

Partant de la corrélation positive entre le taux d’impuretés et la teneur en mycotoxines, néfastes pour les animaux d’élevage, la profession a obtenu une baisse du seuil de refus de la marchandise dans l’addendum technique n°1 « toutes céréales ». Une clause de revoyure a également été engagée pour ouvrir la révision l’an prochain du seuil de refus plus spécifique « impuretés diverses » du blé tendre, des orges et du seigle. Ces révisions permettent de souligner l’importance de limiter les impuretés des céréales dès leur récolte, afin de fournir des grains propres tant au marché intérieur qu’à l’export et maintenir une réputation française de grains de qualité.

Améliorer les disponibilités en protéines locales

Si la disponibilité en protéines s’est considérablement améliorée au fil des ans notamment sous l’effet du développement des biocarburants de 1ère génération (issus d’huile de colza), le déficit en matières premières riches en protéines (>15%) s’élève néanmoins à 47% en France en 2016/2017.

Alors que la révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED II) était au cœur des débats du Parlement Européen, la Commission Européenne a lancé en ce début d’année 2018 une consultation publique relative à un « plan protéine » européen. Coop de France Nutrition Animale y a répondu, appelant à une cohérence entre ce plan protéine et les ambitions des politiques européennes vis-à-vis des biocarburants.

Au-delà de l’assurance des volumes, il convient également garantir la compétitivité des cultures protéiques, ainsi que leur qualité nutritionnelle et technologique, afin d’assurer le succès de ce plan protéine et d’améliorer l’autonomie protéique de l’Europe.

De par son profil protéique, le soja occupe une place prépondérante dans l'alimentation des animaux d'élevage.