Accompagner les filières

Cette année, les actions de La Coopération Agricole Nutrition Animale aux côtés des filières ont visé à :

  • Faciliter les échanges entre les fabricants d’aliments et leurs clients : accompagner la compréhension des exigences de la certification OQUALIM-STNO sur le terrain auprès des opérateurs de l’aval, favoriser les bonnes pratiques, faciliter les échanges et la compréhension sur la reconnaissance avec VLOG.
  • Instaurer un dialogue pérenne avec l’INAO dans un contexte de crise sanitaire liée au COVID-19, pour anticiper les répercussions non seulement de la crise actuelle, mais aussi de potentielles crises à venir, sur des aspects d’organisation des usines et d’approvisionnement en matières premières, dans l’objectif d’assurer la continuité d’approvisionnement de la chaîne alimentaire dans des conditions maîtrisées.
  • Donner des éléments de réponse pour valoriser les filières qualité et les filières locales, tendance qui est amenée à s’intensifier avec la crise sanitaire actuelle.

Définir le local

Aujourd’hui, les demandes des opérateurs de l’aval pour un approvisionnement local des matières premières sont de plus en plus fréquentes, marquées par la volonté de valoriser des gammes de produits sur des marchés de niche. Afin de prendre des orientations techniquement réalisables et économiquement viables, un certain nombre de ces opérateurs se tourne aujourd’hui vers les entreprises et les syndicats de la nutrition animale pour obtenir des réponses et élaborer leur stratégie. Une première recommandation a été apportée par les syndicats aux acteurs du segment Bio laitier, en insistant sur l’importance de développer sur le territoire national la production de matières premières riches en protéines. La question de la valorisation des produits issus de filières locales dépassant le cadre du segment Bio, La Coopération Agricole Nutrition Animale a décidé d’entamer une réflexion globale sur les implications de l’approvisionnement local et accompagner le positionnement de la profession et des fabricants sur cette question. S’appuyant sur l’expertise de la Commission Filières Qualité et de la Commission Matières Premières, un travail commun a été engagé afin de collecter des éléments concrets sur l’origine des matières premières et les périmètres d’approvisionnement, le niveau d’autonomie possible et les matières premières limitantes. En confrontant les réalités actuelles du terrain et du marché et les orientations politiques en matière d’agriculture, ce travail vise à mettre en évidence et mesurer les différents enjeux du « local » : définition, périmètre, coût, adéquation entre demande et disponibilité pour la nutrition animale, problématiques d’aléa climatique ou conjoncturel… Les réponses à apporter à ces différents enjeux seront déterminées à la suite de cette première analyse.

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Nutrition équine : renforcer la maîtrise du risque « dopant »

La maitrise de la contamination des matières premières par des dopants naturels constitue un enjeu majeur des fabricants d’aliments pour chevaux. Aussi, le CNEF (Club de Nutrition Equine Française) a décidé de renforcer le suivi et la gestion du risque dopant en complétant la certification STNE par un plan de surveillance mutualisé des dopants dans les matières premières. Un groupe de travail, coanimé par OQUALIM et le CNEF a été constitué, avec la double mission de construire un plan d’autocontrôles mutualisés vis-à-vis du risque dopant et de réviser le référentiel STNE afin d’aboutir à une version harmonisée par rapport aux autres programmes OQUALIM. EXARIS, qui accompagne OQUALIM actuellement pour les certifications RCNA et STNO, interviendra sur la partie « certification » pour assurer l’homogénéité des approches. QUALIMAT est associé à la partie « plan mutualisé ». L’objectif final est d’assurer un suivi et une gestion du risque dopant rationnalisés et amplifiés entre les certifiés OQUALIM-STNE, ainsi que d’accéder à une mention valorisante sur les produits issus d’usines certifiées.

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Non OGM : Valoriser la certification OQUALIM-STNO

Développer des outils pour les entreprises et leurs clients

Le respect des exigences relatives au Socle Technique Nourri sans OGM (<0.9%) d’OQUALIM requiert une grande rigueur lors des étapes de prélèvement des échantillons, d’analyses et d’interprétation des résultats. Devant ce fort enjeu, tous les acteurs de la chaîne - fournisseurs, fabricants d’aliments, opérateurs de l’aval - doivent partager le même niveau de connaissances et avoir des pratiques homogènes.

En particulier, l’interprétation des résultats d’analyse est essentielle. Pour être la plus fiable possible, elle doit être mise en regard des conditions et pratiques globales de prélèvement des échantillons.

De manière à pouvoir identifier et discuter les causes probables d’un résultat d’analyse non satisfaisant, La Coopération Agricole Nutrition Animale a élaboré au sein de la Commission Filières Qualité, en collaboration avec le SNIA, un guide d’investigation destiné aux professionnels et sur lequel ils peuvent s’appuyer dans leurs échanges avec les éleveurs. A travers un cheminement concret, le guide encourage la mise en place d’un dialogue constructif entre les parties.

Pour diffuser plus largement les bonnes pratiques d’échantillonnage aux opérateurs de l’aval et à la suite d’échanges approfondis avec le CNIEL à ce sujet, les syndicats préparent un guide opérationnel à destination des laiteries. Cette démarche pourra être étendue à d’autres filières.
 

Promotion du STNO d’OQUALIM et reconnaissance avec VLOG

Si la reconnaissance du dispositif OQUALIM-STNO par les filières françaises souhaitant alléguer «Nourri sans OGM» a bien progressé au cours de l’année, des difficultés persistent lorsqu’émergent des résultats d’analyse au-delà de 0,9% d’OGM sur aliments composés prélevés en élevage.

Pour pallier ces difficultés, le Guide Technique « Analyses OGM » édité par les syndicats de la nutrition animale a été largement diffusé aux filières. Au-delà, la concertation avec les opérateurs de l’aval sur l’interprétation des résultats et de la recherche des causes est indispensable. Dans cette optique, La Coopération Agricole Nutrition Animale et le SNIA ont rencontré en début d’année, le groupe Bel et son association de producteurs, l’APBO, engagés avec VLOG, afin de présenter les actions de la Nutrition Animale sur le « sans OGM » et discuter des difficultés techniques rencontrées.

Outre l’interprétation des résultats d’analyses, des différences d’approche persistent entre les schémas de certification OQUALIM-STNO et VLOG, chaque schéma répondant à une réglementation nationale spécifique en la matière. Ainsi, la recherche d’impuretés botaniques dans le schéma VLOG, fait en particulier l’objet de discussions entre les syndicats, OQUALIM et VLOG afin d’en déterminer la pertinence. Un protocole de test impliquant des échantillons issus d’usines françaises et allemandes est en cours d’élaboration à ce sujet.

Contribuer au volet aliment des cahiers des charges

En septembre 2019, les syndicats de la nutrition animale et le SYNALAF ont coorganisé un séminaire de réflexion sur la durabilité de l’alimentation des volailles de chair et pondeuses Label Rouge. Articulé autour de présentations sur les spécificités de l’alimentation des volailles Label Rouge et d’ateliers participatifs, cet évènement a permis d’identifier des pistes à creuser, d’engager des discussions à poursuivre et de proposer des évolutions à acter pour relever les enjeux de durabilité actuels et à venir. La richesse des échanges entre les opérateurs de la filière (Organismes De Gestion, directeurs d’OP, techniciens, entreprises de la nutrition animale, vétérinaires…) et les représentants de la nutrition animale ont fait de cette journée un succès.

Fort de cette expérience, La Coopération Agricole Nutrition Animale et le SNIA ont été sollicités par le SYLAPORC pour monter un évènement similaire sur la filière porcs Label Rouge centré sur les enjeux de durabilité, de santé, de bien-être animal et de qualité alimentaire. Les évènements du début d’année ont quelque peu bouleversé l’agenda de ce séminaire. Les échanges ont repris avec le SYLAPORC afin d’adapter le format du séminaire à la situation sanitaire liée au COVID-19 et replanifier rapidement une date.

Le début de l’épidémie de COVID-19 aura également eu des répercussions sur l’organisation des entreprises et leur approvisionnement en matières premières. La Coopération Agricole Nutrition Animale s’est mobilisée pour interpeller l’INAO et les détenteurs de cahiers des charges, dans ce contexte tendu, afin de soutenir les entreprises pour assurer la continuité des approvisionnements, en respect des cahiers des charges et de la sécurité sanitaire. A l’issue de plusieurs échanges, les syndicats, l’INAO et les détenteurs de cahiers des charges se sont mis d’accord, d’une part sur un schéma d’habilitation temporaire des usines et, d’autre part sur une procédure de référencement temporaire des nouvelles formules d’aliments. Ces deux procédures s’appliquent dans un premier temps au contexte strict de la crise liée au COVID-19. Dans une perspective à long terme, cette démarche initiée par La Coopération Agricole Nutrition Animale, l’AFCA-CIAL et le SNIA vise à renforcer le dialogue avec l’INAO et les fédérations SIQO pour mettre en place un ensemble de procédures qui permettraient de faciliter l’adaptation des productions d’aliments destinés à des cahiers des charges sous SIQO dans de futurs contextes de crise.