Mieux connaître les flux

L’élevage joue un rôle clé dans la valorisation de la biomasse végétale en produits animaux, l’alimentation des hommes, la valorisation des espaces, l’aménagement du territoire… La rentabilité des filières végétales dépend aussi étroitement de l’existence de l’élevage. Par ailleurs, les espaces consacrés à la production de l’alimentation pour les animaux sont parfois vus comme concurrents de ceux destinés aux productions végétales pour l’alimentation humaine. Aussi, l’amélioration de la connaissance des gisements et des flux de matières premières à destination des élevages et de leur évolution constitue un enjeu majeur des filières animales et végétales


* Luzerne incluse sous forme déshydratée, betterave remplacée par ses coproduits en alimentation animale. DE : Direct élevage / IC : Autoconsommation

Partie prenante du comité de pilotage, la Coopération Agricole Nutrition Animale a participé de 2018 à 2020 à un travail exploratoire mené par le GIS Avenir Elevages afin d’identifier les sources de données agricoles et agroalimentaires, de les mettre en relation et de quantifier les flux de matières premières en France pour l’année 2015. La méthodologie développée permet non seulement de quantifier les matières premières consommées dans chaque filière animale, mais également celles qui ont d’autres débouchés comme l’alimentation humaine par exemple.

Afin de pérenniser ce travail et doter les filières d’un outil de pilotage de leurs actions, un consortium regroupant France Agrimer, la Coopération Agricole Nutrition Animale, le SNIA, le CNIEL, Terres Univia, Intercéréales, Interbev, Inaporc, et Duralim a vu le jour pour doter les filières d’un observatoire pérenne et partagé des flux de matières premières générant des données annualisées, à l’échelle nationale et régionale, dans les trois ans à venir.

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Valoriser les coproduits

L’optimisation de la valorisation des coproduits est un des leviers pour économiser et gérer au mieux les ressources. Pour les filières animales et végétales, il est indispensable d’optimiser la valorisation des coproduits des industries agroalimentaires. Le réseau Réséda* est aujourd’hui le lieu de réflexion des interprofessions végétales et animales et des organisations professionnelles sur les enjeux associés à la valorisation des coproduits.

En 2017, une enquête réalisée par Réséda avec les organisations professionnelles a conduit à un rapport donnant une vision nationale des gisements et valorisations de coproduits des IAA. En 2020, une approche territoriale du sujet a été abordée par la réalisation d’une enquête en Normandie. En effet, la notion de « coproduits » doit être approchée au niveau des territoires de façon à bien identifier les flux existants, de répondre aux enjeux d’économie circulaire dans les territoires en optimisant les flux de coproduits, d’identifier les voies d’innovation produits et innovation organisationnelle et de mieux appréhender les questions de concurrences d’usages.

En février 2020, Duralim est venu présenter sa démarche et ses travaux au forum du colloque : « Valorisation des coproduits des entreprises agroalimentaires, une approche territoriale en Normandie » organisé par Réséda et l’AREA Normandie.
* Réséda est une plate-forme d’échanges abordant de manière transversale et globale les sujets relatifs à la chaîne de production des denrées animales. La Coopération Agricole Nutrition Animale fait partie de ce réseau.

Le secteur de la nutrition animale s’inquiète de la captation de certains gisements de coproduits par la méthanisation ou par l’industrie des biocarburants compte tenu des impacts sur la disponibilité et les prix des matières premières concernées.

Afin de s’assurer de la continuité de la disponibilité en coproduits, un travail a été engagé au sein de la FEFAC pour porter les positions de la nutrition animale concernant le réexamen de la directive sur les énergies renouvelables (REDII), prévu pour juin 2021. L’enjeu ? Eviter qu’un certain nombre de coproduits, aujourd’hui valorisés en alimentation animale ne soient inclus dans l'annexe IX de la directive, dressant la liste des matières premières éligibles au statut de matières premières reconnues comme biocarburants.

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Adapter les contrats

Formules INCOGRAINS, addenda techniques et RUFRA (Règles et Usages Français pour le commerce des grains, graines oléagineuses et protéagineuses, légumineuses, produits du sol et dérivés) constituent les principaux contrat-types utilisés par les fabricants d’aliment dans leurs achats de matières premières.

Sur l’impulsion de la Commission Matières Premières, la Coopération Agricole et le SNIA ont demandé au Syndicat de Paris d’introduire une norme de base pour la teneur en eau des graines dans l’Addendum technique IX « graine de soja », opérationnelle à compter du 1er juillet 2021. Un Groupe de Travail dédié démarrera début d’année 2021, sous réserve de l’accord de la Chambre Syndicale. Terre Innovia fournira des éléments statistiques sur la teneur en eau des graines de soja à la récolte, en fonction des régions.