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Dérogation de circulation

Les entreprises de nutrition animale approvisionnent quotidiennement les élevages avec des aliments qui répondent aux besoins précis des animaux. Or le bon déroulement de ces livraisons d’aliments est perturbé chaque année par les interdictions de circulation. En outre, l’offre en transports dédiés à cette activité est limitée, et les chauffeurs de moins en moins nombreux. Il devient donc difficile de répondre aux besoins des élevages pendant les périodes soumises à des jours d’interdiction de circuler, mettant en danger la santé et le bien-être des animaux. Depuis de nombreuses années, le secteur demande donc de bénéficier plus facilement de dérogations pour pouvoir approvisionner les élevages.

Ces messages trouvent désormais une certaine écoute. Les dérogations facilitées sur les jours fériés de mai, en pleine crise COVID en témoignent.

Si l’arrêté du 2 mars 2015 liste le secteur de la nutrition animale parmi les activités pouvant bénéficier de dérogations préfectorales temporaires, la procédure d’obtention reste une charge administrative lourde pour les entreprises et les services de l’Etat en région. Le Ministère des Transports ayant annoncé une refonte à venir de la réglementation transports, La Coopération Agricole Nutrition Animale lui a déjà fait part de ses réelles attentes pour la simplification et l’harmonisation entre les régions de la procédure de demande de dérogation.

@Christian Watier pour Passion Céréales

Contribution de la logistique à la durabilité du secteur de la nutrition animale

Augmentation de la charge à l’essieu : fin de non-recevoir pour le 35T

Dans certaines zones géographiques notamment en montagne, pour des questions d’accessibilité aux élevages, les fabricants d’aliments n’ont pas d’autre choix que d’utiliser des véhicules porteurs, dont les dimensions sont adaptées (véhicules compacts et très maniables) à ces régions.

Depuis 2014, le secteur de la nutrition animale demandait aux Pouvoirs publics d’augmenter le poids total autorisé en charge (PTAC) des véhicules porteurs à 4 essieux, aujourd’hui limité à 32 tonnes.

En 2018, une étude commanditée par le Ministère auprès du CEREMA a conclu qu’un passage à 36 tonnes aurait trop d’impact sur l’usure des chaussées. Malheureusement, cette étude n’a été réalisée qu’à partir de données statiques, alors que des pesées en marche étaient initialement prévues : ceci est un biais important sur les résultats d’agressivité des camions sur les routes.

Suite à la présentation des résultats de cette étude, et pour limiter davantage les effets du transport de marchandises sur la chaussée, La Coopération Agricole Nutrition Animale a, avec le SNIA, formulé une nouvelle demande : limiter à 35 tonnes le PTAC pour les porteurs à 4 essieux et mener une expérimentation sur 5 ans des impacts sur les chaussées.

Malgré l’interpellation de députés sur le sujet par des adhérents des syndicats de la nutrition animale, la demande de réouverture de dossier a été rejetée par le ministère de la Transition écologique, chargé des Transports fin 2019. Nous regrettons que ce projet d’optimisation logistique qui permettrait de réduire le nombre de camions sur les routes et de diminuer les impacts environnementaux n’ait pas été retenu par les Pouvoirs publics.

Décarbonation des carburants 

Fin 2019, deux alternatives au gazole, un biocarburant et du gaz naturel/biogaz, ont été présentées aux membres de la Commission Logistique sous l’angle des bénéfices environnementaux associés, impact économique, disponibilité du carburant sur le territoire et contrainte sur les véhicules. Les intervenants ayant présenté les deux alternatives ont souligné le fait que la solution au remplacement du diesel était un mix énergétique, et que les alternatives ne sont donc pas concurrentes.

Contribution aux travaux de refonte de la stratégie Logistique d’Intercéréales 

Dans une note du mois de mai 2020 « Contribution de la logistique dans la transformation de la filière céréalière », Intercéréales a partagé son ambition de révision de son modèle logistique, suite à la crise Covid-19.  Le programme de travail est pour l’instant surtout axé sur le fluvial, avec l’objectif de développer le potentiel de report modal. Mais Intercéréales souhaite élargir la thématique au fret national dans son ensemble, avec la possibilité à chaque famille professionnelle membre d’apporter des contributions. Une des volontés est notamment d’ouvrir un dialogue entre chargeurs et logisticiens. La Coopération Agricole Nutrition Animale a décidé de suivre ce dossier par le biais de la Commission Logistique afin de partager l’expertise et de porter les besoins du secteur de la nutrition animale dans ce projet.

@Christian Watier pour Passion Céréales

Sécurité des livraisons en élevage

Depuis 2015, Coop de France Nutrition Animale met à disposition de ses adhérents un kit de sensibilisation et de formation à la sécurité des livraisons d’aliment en élevage. Composé d’un diaporama, d’une plaquette et d’un film synthétique, il sensibilise chauffeurs-livreurs, éleveurs et salariés d’entreprise aux risques potentiels associés aux livraisons et aux bons réflexes à adopter afin d’éviter les accidents.

La réglementation impose par ailleurs la co-signature de protocoles de sécurité, ainsi que leur mise à jour régulière. Toutefois, dans la pratique, la mise à jour et la consultation par les chauffeurs de ces documents est anecdotique. Cette réglementation ne semble pas adaptée aux réalités du terrain et peine à remplir son objectif de protection des opérateurs.

La bonne application du protocole de sécurité pour la livraison en élevage reste un sujet de vigilance pour les syndicats. Des travaux avaient été entamés en 2020 avec la MSA et La Coopération Agricole Métiers du Lait. Ils n’ont pour l’instant pas connu de réelles avancées compte tenu du contexte Covid-19 qui a joué en défaveur des expérimentations terrain qui avaient été envisagées.