Lutter contre la déforestation

Un engagement pour protéger l’Amazonie

En 2006, le gouvernement brésilien a signé un moratoire sur le soja amazonien. Ce moratoire garantit que les sojas produits en Amazonie le sont sur des terres agricoles non déforestées. L’ensemble des importateurs intervenant aujourd’hui en France sont signataires de ce moratoire. Fin 2019, ce moratoire a fait l'objet d'importantes pressions de la part de producteurs de soja et des gouverneurs d'état au Brésil, qui demandaient sa suspension. Face à ces pressions, une lettre ouverte a été publiée le 3 décembre 2019 pour appeler au soutien du moratoire et de l'ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la déforestation. Cette lettre signée par les entreprises, investisseurs, syndicats et autres organisations professionnelles a notamment été signée par DURALIM.



Les lignes directrices de la FEFAC pour un approvisionnement en soja durable

un cadre pour les démarches de durabilité des entreprises et un levier d’harmonisation des démarches à l’échelle européenne.

Un soja durable, qu'est-ce que c'est ?

Ne pas réinventer l’existant, mais s’en inspirer pour l’améliorer, tel est notre vision.

C’est pourquoi la Coopération Agricole Nutrition Animale souhaite s’appuyer sur les lignes directrices pour un soja durable, « Soy Sourcing Guidelines (SSGs) » publiées par la FEFAC en 2015. Ces lignes directrices proposent une grille de 6 principes répartis en 59 critères, tant environnementaux que sociaux ou économiques, pour définir ce qu’est un soja durable. 18 schémas de certification du soja sont aujourd’hui reconnus compatibles avec ces lignes directrices. L’outil « Standards Map » développé par la FEFAC, et disponible gratuitement en ligne, permet de comparer les spécifications de ces schémas avec les autres certifications existantes sur le soja

Si la version actuelle des SSGs s’appuie sur le respect de la législation en vigueur dans les pays producteurs de soja pour le volet « déforestation », (c’est à dire zéro déforestation illégale), la nutrition animale française invite la FEFAC à réviser ses SSGs, pour réhausser le niveau d’exigence et préserver davantage les écosystèmes naturels. Depuis fin 2019, La Coopération Agricole Nutrition Animale contribue à travers EUROFAC à la réflexion sur la révision des SSGs. Une version 2.0 des SSGs devrait paraître début 2021, avec une prise en compte accrue de l’enjeu « déforestation ».

Le 14 novembre 2019, une journée thématique Duralim a permis de présenter aux opérateurs les SSGs et l’outil StandardsMap associé. L’enjeu : faire connaître aux fabricants d’aliments, mais également à leur aval, l’existence de ces outils à même d’apporter des garanties et de la souplesse aux opérateurs.



Rapport sur les chaînes d'approvisionnements du soja en Europe

En mai 2020, IDH (Sustainable Trade Initiative) a publié son rapport sur les chaînes d'approvisionnements en soja de l'UE-28, de la Norvège et de la Suisse et les volumes de soja durable (compatibles avec les lignes directrices Soja de la FEFAC) et de soja zéro déforestation disponibles et achetés par le marché européen pour l’année 2018. Cliquez ici pour accéder au rapport complet.
Au niveau français, 43% du soja acheté est compatible avec les lignes directrices de la FEFAC et 20% peut être considéré zéro-déforestation (contre respectivement 38% et 19% au niveau européen).

appro-elevage

Engager une réflexion sur l’Approvisionnement local

Aujourd’hui, les demandes des opérateurs de l’aval pour un approvisionnement local en matières premières sont de plus en plus fréquentes, marquées par la volonté de valoriser des gammes de produits sur des marchés de niche. Afin de prendre des orientations techniquement réalisables et économiquement viables, un certain nombre de ces opérateurs se tourne aujourd’hui vers les entreprises et les syndicats de la nutrition animale pour obtenir des réponses et élaborer leur stratégie. Face à ces demandes, La Coopération Agricole Nutrition Animale a décidé d’entamer une réflexion sur les implications de l’approvisionnement local et accompagner le positionnement de la profession et des fabricants sur cette question. S’appuyant sur l’expertise de la Commission Filières Qualité et de la Commission Matières Premières, un travail commun a été engagé afin de collecter des éléments concrets sur l’origine des matières premières et les périmètres d’approvisionnement, le niveau d’autonomie possible et les matières premières limitantes. En confrontant les réalités actuelles du terrain et du marché et les orientations politiques en matière d’agriculture, ce travail vise à mettre en évidence et mesurer les différents enjeux du « local » : définition, périmètre, coût, adéquation entre demande et disponibilité pour la nutrition animale, problématiques d’aléa climatique ou conjoncturel… Les réponses à apporter à ces différents enjeux seront déterminées à la suite de cette première analyse.

bandeau-proteines-locales

Améliorer les disponibilités en protéines locales durables

Autonomie protéique : Quel état des lieux en France et en Europe ?

Si le déficit en matières premières riches en protéines (>15%) de la France s’élève à 46% en 2018/2019, l’Europe affiche quant à elle un déficit de 66%. Dans un contexte d’économie mondialisé, un plan protéine harmonisé au niveau européen prend donc tout son sens.

A l’échelle française et européenne, la période de crise du coronavirus a notamment permis de montrer la dépendance vis-à-vis des imports en cas d’aléas de disponibilité des matières premières riches en protéines sur le territoire national. Les imports de soja ont facilité l’approvisionnement des fabricants d’aliments dans un moment où les disponibilités en tourteaux de colza se tendaient.



Relever le défi « Protéine » : Quelles solutions envisagées par le secteur de la nutrition animale aujourd’hui ?

Le secteur de la nutrition animale, lien entre les filières végétales et les filières animales, est aujourd’hui un acteur-clef pour améliorer l’autonomie protéique française. Dans le cadre de l’appel à projet «protéines» du Plan de Relance annoncé à l’été 2020, la Coopération Agricole Nutrition Animale a recensé plus d’une vingtaine de projets de ses adhérents en lien avec les enjeux de relocalisation protéique : création ou modernisation d’outils de 1ère transformation, structuration de filières, investissement dans la R&D…Ces propositions sont dans la lignée de la contribution qui avait été faite par le syndicat dans le cadre de l’écriture de la Stratégie Protéines en 2019. La Coopération Agricole Nutrition Animale appelle de ses vœux une publication rapide de cette stratégie, et sa mise en œuvre opérationnelle.

La Coopération Agricole Nutrition Animale participe également aux réflexions de Terres Univia sur la mise à disposition de matières premières riches en protéines à destination du débouché alimentation animale. Par exemple, en 2020, l’étude « Voies de rémunération de la protéine de colza » de Terres Univia et Agritel a cherché à déterminer les voies de valorisation et rémunération possible d’un colza plus riche en protéines, dans un contexte d’innovation variétale. L’étude a été présentée en commission Matières Premières et a permis aux membres de la commission de rappeler les opportunités du débouché nutrition animale pour ce type de produit mais aussi les freins des fabricants aujourd’hui (nombre de silos limités, capacité de valorisation au regard du prix…).

Vers une autorisation des PAT ?

La feuille de route de la Commission européenne sur les Encéphalopathies Spongiformes Transmissibles a été élaborée en 2005, puis revue en 2010.

Cette feuille de route envisage d’autoriser les Protéines Animales Transformées d’insectes et de monogastriques dans l’alimentation des monogastriques et des poissons sans croisement d’espèce (« règles de non-cannibalisme ») et exclut :

  • L’introduction des PAT, quelles qu’elles soient, dans l’alimentation des ruminants
  • L’introduction des PAT des ruminants dans l’alimentation des animaux de rente

De fait, les PAT de monogastriques sont autorisés en aquaculture depuis le 1er juillet 2013 et les PAT d’insectes sont autorisés dans l’alimentation des poissons depuis le 1er juillet 2016.

L’introduction des PAT de porcs dans l’alimentation des volailles et des PAT de volailles dans l’alimentation des porcs est désormais à l’agenda de la Commission, l’ensemble des obstacles techniques étant levé (des méthodes fiables et discriminantes de détection d’ADN de volailles dans les aliments volailles et d’ADN de porcs dans les aliments porcs pour permettre le contrôle des obligations de « non-cannibalisme » sont désormais disponibles).

Cependant, si les PAT de monogastriques présentent un intérêt nutritionnel et zootechnique avéré (teneur élevée en protéines, bon profil en acides aminés, digestibilité élevée) et peuvent jouer un rôle contre l’antibiorésistance, la perspective de leur réintroduction dans l’alimentation des filières porcine et avicole pose un certain nombre de questions d’ordre technique, économique et sociétal.

Le choix d’utiliser ou non ce type de matières premières est en 1er lieu du ressort des filières animales et de leurs cahiers des charges. Il appartient cependant au secteur de la nutrition animale d’éclairer les filières sur les enjeux techniques, sanitaires et économiques liés à une telle autorisation. Une étude sur l’intérêt économique d’une introduction des PAT a été réalisée à cette fin par La Coopération Agricole Nutrition Animale, à disposition des filières du Pôle Animal.