Contribuer au Bien-être et à la santé en élevage

Dans un contexte réglementaire, sanitaire, sociétal et technique en mouvement, la section Nutrition Animale de La Coopération Agricole se mobilise, d’une part pour apporter aux entreprises un décryptage de la réglementation sanitaire et une mutualisation des connaissances, et d’autre part pour se positionner au cœur des échanges des parties prenantes publiques et privées du domaine de la sécurité sanitaire. Une implication qui lui permet d’avoir une vision globale sur l’ensemble des problématiques. Actuellement, sont des priorités pour la nutrition animale : la prévention et la gestion du risque salmonelles en usine, l’acquisition de nouvelles connaissances sur des dangers émergents, la lutte contre l’antibiorésistance, la cohérence et l’homogénéité des exigences sanitaires à l’échelle européenne.

En outre, la Nutrition Animale souhaite apporter sa contribution au bien-être animal, complémentaire des actions menées à l’échelle des autres maillons des filières et encore peu connues.

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Veiller à la Biosécurité

En 2020, l’activité de La Coopération Agricole Nutrition Animale a été marquée par plusieurs actualités d’ordre sanitaire, qu’elles soient liées à une cause bactérienne ou virale : augmentation des détections de Salmonella Kedougou non réglementée à plusieurs maillons de la chaîne, alertes de Salmonelles réglementées, diminution des cas de VHD (responsable de la maladie virale hémorragique du lapin) mais récidives en hausse, identification de cas de Fièvre Porcine Africaine en Allemagne mi-septembre.

La Coopération Agricole Nutrition Animale suit ces dossiers à travers ses différents groupes de travail, notamment le GT Biosécurité, le GT ASAP (Alertes Salmonelles Autorités Professionnels) et ses échanges réguliers avec les Interprofessions.

Pour aller plus loin dans l’accompagnement des entreprises dans la mise en place de mesures de biosécurité efficaces, le GT Biosécurité a élaboré en collaboration avec la Commission Logistique, un guide pratique qui synthétise les éléments essentiels des opérations de nettoyage-désinfection et de leur suivi. Ce guide a bénéficié d’expertises complémentaires des entreprises (responsables qualité et responsables logistiques notamment), de TECALIMAN et de QUALIMAT. Il complète les Contributions de la Nutrition Animale à la Biosécurité et les recommandations mises en place par les autres maillons.

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Aliments médicamenteux

Le nouveau règlement européen « Aliments Médicamenteux » a été publié en Janvier 2019. Il entrera en vigueur en Janvier 2022.

Jusque fin 2018, la Commission Aliments Médicamenteux a été très active dans l’élaboration de cette règlementation ainsi que sur l’accompagnement de la mise en œuvre des BPFDAM, des règles découlant de la LAAF (interdiction des Remises Rabais Ristournes, déclaration de cessions d’antibiotiques …) ainsi que sur le plan EcoAntibio I.

Si l’activité de la Commission Aliments Médicamenteux sur l’année 2020 a été moindre, les récents échanges avec la DGAl et l’ANMV laissent présager un regain d’activité pour préparer l’entrée en application du nouveau règlement (reprise des discussions avec la DGAl et la DGCCRF et sensibilisation des opérateurs). Aussi, les travaux de la Commission Aliments Médicamenteux sont relancés sur la base d’une feuille de route actualisée.

Mycotoxines

La Commission européenne souhaite revoir les valeurs réglementaires en vigueur pour le Déoxynivalénol (DON), la Zéaralénone, les Fumonisines et les T2/HT2 dans les matières premières, les co-produits et les aliments composés. Les premières propositions portent sur une évolution des teneurs maximales recommandées sur aliments en teneurs maximales obligatoires pour le DON, la Zéaralénone, les T2-HT2 et les Fumonisines assortie d’un abaissement drastique des valeurs DON applicables aux aliments pour animaux. Parallèlement, les recommandations applicables aux matières premières demeureraient incompatibles avec le respect des limites assignées aux aliments composés pour animaux.

La Coopération Agricole Nutrition Animale s'oppose à la conversion des valeurs indicatives pour les toxines de fusarium en limites maximales tout en maintenant le concept de valeurs indicatives pour les matières premières pour aliments des animaux. Soucieuse de la santé et du bien-être des animaux, elle demande le maintien de recommandations permettant une gestion adaptée du risque mycotoxines les années à forte pression fongique.

La Coopération Agricole membre de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire


La Coopération Agricole est membre de la Plateforme de la Chaîne alimentaire.

Cette plateforme est une des trois plateformes d’épidémiosurveillance en place dans les domaines de la santé animale, de la santé végétale et de la Surveillance de la Chaîne Alimentaire (SCA).

 

Elle rassemble, dans un mode d’organisation public-privé à gouvernance partagée, l’ensemble des acteurs impliqués dans la surveillance des dangers sanitaires : Etat, organismes d’appui scientifique, instituts techniques agricoles, représentants des professionnels des filières de production, de transformation, de distribution et de restauration.

Visant à inclure tous les stades de la chaîne alimentaire, alimentation animale comprise et tous les dangers (biologiques, chimiques ou physiques) susceptibles d'être présents dans les denrées d'origine animale et végétale, et pouvant représenter un risque pour l'Homme, la Plateforme SCA mobilise ainsi des acteurs de la production, de la transformation et de la distribution, ainsi que de la santé humaine aux côtés des Pouvoirs publics.

Au cours des 12 derniers mois, la Coopération Agricole s’est également mobilisée sur deux groupes de travail de la plateforme : l’amélioration des dispositifs de surveillance des Salmonella tout au long de la chaîne (GT ONDES) et la surveillance des dangers chimiques. Dans la cadre des travaux du GT ONDES, OQUALIM a soumis son plan de surveillance des salmonelles à évaluation « OASIS ». Cette évaluation, réalisée par l’ANSES, a conclu à d’excellents résultats globaux avec un bon fonctionnement du dispositif OQUALIM au regard des objectifs fixés. Au-delà, les évaluateurs proposent à OQUALIM un ensemble de pistes d’amélioration actuellement à l’étude.

Améliorer la maitrise des salmonelles tout au long de la chaîne

Les discussions avec les Pouvoirs publics sur la gestion des alertes Salmonelles ont fortement évolué au cours des 12 derniers mois.

Tout d’abord, en juillet, après un travail de fond des syndicats au sein des GT ASAP et GT Biosécurité en collaboration avec TECALIMAN, l’Administration a donné son aval pour le déploiement d’un protocole de validation de l’action assainissante des presses à granuler. Ainsi, en cas d’alerte salmonelles, sortiront du périmètre de l’alerte tous les aliments granulés pour lesquels le fabricant aura démontré, en amont de l’alerte, sa capacité à améliorer les conditions d’hygiène (entérobactéries) dans des conditions de granulation précises. Pour la mise en œuvre, les entreprises pourront s’appuyer d’une part sur la note syndicale rédigée à cet effet et sur une fiche technique de TECALIMAN. Forte de cette avancée significative et pour s’inscrire dans une ambition plus large, La Coopération Agricole Nutrition Animale souhaite être force de proposition sur un guide d’aide à la décision pour gérer les signaux salmonelles (détection de salmonelles) en usine, destiné à la profession et partagé avec l’Administration.

D’autre part, la possibilité d’utiliser des traitements acidifiant sur matières premières devient à présent une piste exploitable. En effet, si seuls l’acide formique et le formiate de sodium sont actuellement autorisés en tant qu’améliorateurs des conditions d’hygiène, des échanges incluant l’AFCA-CIAL ont été initiés pour proposer des solutions supplémentaires et en fixer le cadre d’utilisation.

En parallèle, les importateurs ont débuté une réflexion sur la manière d’identifier les points d'attention les plus importants vis-à-vis de l’hygiène au niveau des ports. Si cette démarche se précise, cela pourrait permettre de mettre en place des actions complémentaires en amont des usines et s’inscrire dans la même logique de prévention vis-à-vis du danger salmonelles.

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Contribution de la Nutrition animale à la lutte contre l’antibiorésistance

Afin de valoriser les actions positives de la nutrition animale dans la lutte contre l’antibiorésistance, le Conseil Scientifique de la Nutrition Animale (CSNA) a été mandaté pour rédiger une contribution.

Cette contribution s’inscrit pleinement dans la Vision FEFAC 2030 qui affirme que l’alimentation animale fait partie des solutions à disposition des filières pour répondre aux grands enjeux auxquels est confronté l’élevage. Notamment, elle s’inscrit dans le concept One Health, approche globale, transversale et multi-échelle qui vise à intégrer la santé humaine, animale, végétale et la santé des écosystèmes, en « une seule santé ».

Ainsi, cette contribution a pour objectif de mettre en lumière les bonnes pratiques déjà en place dans les entreprises, de les faire connaître à l’échelle des autres maillons des filières et de montrer la volonté de continuer à progresser, notamment à travers les projets de Recherche et Développement.

Le document sera partagé avec :

  • les entreprises
  • la FEFAC
  • les interprofessions
  • le Comité de suivi Ecoantibio 2 animé par la DGAL

Bien-être des animaux : valoriser la contribution de la nutrition animale

Les solutions apportées par la nutrition animale pour favoriser le bien-être des animaux sont complémentaires des bonnes pratiques mises en œuvre en élevage et gagnent à être connues. Elles peuvent participer notamment à améliorer le confort physique et thermique des animaux, développer leurs phanères et leurs organes locomoteurs, favoriser l’expression des comportements normaux des espèces. Ainsi, le CSNA a été mandaté d’une part pour synthétiser et mettre en lumière les techniques mises en œuvre en alimentation animale et d’autre part pour apporter des éléments de réponse supplémentaires, à un moment où certaines pratiques des filières animales peuvent être décriées.

Devant cette préoccupation de plus en plus prégnante, les membres du CSNA souhaitent continuer le travail de fond pour créer du lien et échanger avec les acteurs du milieu de la Recherche et les Instituts techniques spécialisés sur les dernières avancées à ce sujet.