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Les productions animales - bovins

Le lait

En 2020, la collecte laitière française est attendue en hausse mais avec des réalités différentes selon les périodes de l’année. Elle a d’abord augmenté par rapport à 2019 lors du 1er trimestre 2020 pour ensuite diminuer lors du 2ème trimestre (incitation de l’interprofession à diminuer la production). Si la production a connu une reprise dynamique au début de l’été (+2,7% au mois de juillet), la canicule a impacté la production à partir d’août.

Le marché des produits laitiers industriels a connu une situation changeante lors du 1er semestre 2020 à cause de l’épidémie de Covid-19. Les ventes à destination de la RHD ont fortement chuté tandis que les produits de première nécessité vendus en GMS ont vu leur consommation augmenter (beurre plaquette, yaourts, lait liquide). A titre d’exemple, la fabrication de lait UHT a augmenté de 13% au mois d’avril 2020. Pour les fromages, ceux utilisés en cuisine ont vu leur consommation augmenter tandis que les fromages AOP et en grands formats ont vu une baisse de consommation.

Collecte hebdomadaire de lait de vache jusqu’à début septembre (©Cniel d’après FranceAgriMer)

Selon FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel s’élevait à 326 € les 1 000 l en juillet 2020, soit 9 euros de moins que l’an passé.

Evolution mensuelle du prix du lait (©Cniel d’après FranceAgriMer)

Si la situation de la filière laitière est moins favorable qu’espéré en début d’année avant l’apparition de la crise covid, il n’y a pas de grand risque identifié à court terme. Malgré tout, une forte incertitude est présente, liée à l’imprévisibilité de l’évolution de la situation sanitaire en France et à l’étranger.

 

La viande

L’arrivée de la crise covid a amplifié les difficultés déjà existantes notamment en veaux de boucherie (fermeture de la RHD) et sur les marchés des mâles maigres et finis (baisse de l’export). A l’inverse, certains secteurs ont profité de la hausse de consommation des ménages en GMS.

  • Pour le 1er semestre 2020, l’abattage français de gros bovins et de vaches est en augmentation respectivement de 1 et 2% mais diminue de 2% pour les jeunes bovins. En comparaison, l’abattage européen est en baisse en vaches (-4%) et gros bovins (-2%) mais reste stable en jeunes bovins.
  • Pour les 7 premiers mois de l’année, l’achat de viandes de bœuf réfrigérées par les ménages a augmenté de 7,4% par rapport à 2019 (+13,8% en haché pur bœuf). Ce dynamisme est à mettre en lien avec la période de confinement et la baisse de la restauration hors domicile.
  • En jeunes bovins, le confinement a entrainé des retards d’abattage. Le surstock commence à se résorber mais reste important (14 300 têtes à mi-septembre). Le prix s’établit à 3,60€/kg en semaine 36 (-5%/2019), à un niveau historiquement bas.
  • Les cours des broutards sont également sous pression depuis août 2020. La cotation des mâles charolais de 450 kg était à 2,34€/kg vif en semaine 36 soit 8% de baisse par rapport 2019. Pour rappel, en semaine 36 de 2019, le cours était déjà en baisse de 5% par rapport à 2018.

Les productions animales - porcs

L’exercice 2019 a été marqué par la Fièvre porcine (FPA) qui a mis le marché sous tension. La rapide propagation de la maladie en Asie a entrainé un déficit important de l’offre de produits porcins à l’échelle mondiale. En conséquence, le prix du porc à la production a progressé de 21% par rapport à 2018.

L’exercice 2020 est doublement marqué par la crise COVID et par la propagation de la FPA en Europe. Depuis le mois de mars, le prix perçu par l’éleveur se dégrade fortement. Entre mars et mai, le cours au marché du porc Breton a diminué de presque 20 centimes pour passer de 1,54€ à 1,35€. Cela s’explique par la diminution de la consommation hors domicile et les perturbations liées à la crise (fermetures d’abattoirs notamment). La fin de l’été voit une augmentation du prix du porc, stimulé par une demande toujours dynamique en début d’année scolaire. Cependant, l’arrivée de cas de FPA sur des sangliers allemands début septembre entraîne une forte incertitude au niveau européen et mondial et pourrait faire baisser les cours.

Les productions animales - ovins

La production française d’agneaux a été en légère hausse de 1,4% en 2019. En parallèle, le nombre d’agneaux importés a fortement diminué (-17,5%) tandis que les exportations ont augmentés de 9,1%.

La cotation des agneaux en 2019 était en dessous du prix de 2018 pendant la majorité de l’année, avec malgré tout une amélioration en fin d’année. En 2020, la cotation se maintient à un niveau élevé avec un prix des agneaux à 6,98€/kg de carcasse en semaine 37 (+83ct/2019).

Cependant, un risque important pèse sur la filière. L’évolution de la filière dépendra des effets du Brexit et de l’issue des négociations de l’UE avec la Nouvelle-Zélande sur les importations de viande ovine.

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Les productions animales - volailles

L’œuf

Pour le 1er semestre 2020, les mises en place de poulettes d’un jour était en progression de 5,6% par rapport à 2019. Si la mise en place a connu un recul pendant le confinement, elle est repartie à la hausse depuis le déconfinement (+43% au mois de juin).

Sur les 7 premiers mois de l’année, les achats d’œufs coquilles par les ménages pour la consommation à domicile est en hausse de 15,1% par rapport à l’année 2019. Cela est fortement lié à la période de confinement et au regain d’intérêt des ménages pour cuisiner. Cette hausse des achats profite en premier lieu aux œufs sol (+198,8%) puis aux œufs bio (+24,0%). Les œufs issus de poules en cages sont les seuls à voir une baisse de leur achat par les ménages (-4,4%), malgré une hausse de la consommation globale.

Le prix d’achat moyen des œufs est en hausse de 0,7%, porté par les systèmes alternatifs.

 

Les volailles de chair

Alors qu’en 2000, les importations représentaient 25 % des poulets consommés en France, ce taux s’élève désormais à près de 44,5 % en 2019 (malgré tout en très légère baisse par rapport à 2018).

Sur les 7 premiers mois de l’année 2020, la consommation de poulet par les ménages a augmenté de 14,7% du fait du confinement. En parallèle, au 1er semestre 2020, les importations de poulets ont diminué de 9,8% à 272 700 téc et les exportations de 15,8% à 146 200 téc.

A l’inverse du poulet plébiscité par les ménages lors du confinement, les secteurs de la pintade, du canard et de la caille sont fortement impactés par la fermeture de la RHD.

Au niveau des abattages, pour les 5 premiers mois de l’année, une baisse globale de 1,5% est observée en volailles de chair. Les principaux reculs interviennent en canards à rôtir (-12,7%), en pintades (-10,9%) et en canards gras (-5,9%). La filière canards à rôtir connaît la plus forte baisse, liée à des difficultés structurelles (déséquilibre du marché européen) et conjoncturelles (crise covid avec baisse de la consommation et augmentation des stocks existants).


Source : ITAVI d’après SSP

Les matières premières

La fin de l’été et le début de la rentrée 2020/2021 est marqué par une faible récolte de blé tendre en France et en Europe, avec malgré tout une qualité globale très correcte. Au niveau mondial, le fort appétit chinois pour le soja observé depuis le début de l’année (+15% janv-août 2020/2019) devrait se poursuivre, expliquant en partie l’augmentation du prix des tourteaux observé en septembre.

 

L’énergie

La moisson française de blé tendre 2020 est en forte baisse (-25%/2019), avec malgré tout une qualité au rendez-vous. Au niveau européen, la récolte est également en recul de 10%. Sur un an, le cours du blé tendre progresse de plus de 30€/T pour passer de 161€/T en juillet 2019 à 192€/T en septembre 2020.

En maïs, si les résultats de la récolte 2020 ne sont pas encore connus en Europe, la production mondiale est attendue à la hausse pour cette année.


Evolution du prix des céréales (Source : LCA NA, d’après La Dépêche Petit Meunier)

 

La protéine

Les prix des tourteaux étaient relativement stables sur les premiers mois de l’année 2020 avec un équilibre entre offre et demande. L’arrivée du confinement en mi-mars avec un pic de commande d’aliments de la part des éleveurs a temporairement fait augmenter le cours des tourteaux. En septembre, un nouveau pic est observé, en partie lié à la forte demande chinoise sur le marché mondial.


Evolution du prix des tourteaux (Source : LCA NA, d’après La Dépêche Petit Meunier)

 

Evolution des indices IPAA et IPAMPA

De janvier à septembre 2019, l’indice IPAA a suivi le repli des cours des matières premières céréalières (et tourteaux dans une moindre mesure), marquant une baisse de près de 12,5% sur la période. L’indice est ensuite reparti à la hausse avec une augmentation de 12% entre septembre 2019 et avril 2020, avec un pic à mettre en lien avec l’arrivée du confinement et la hausse de demande en matières premières.

Dans le même temps, l’indice IPAMPA suit l’évolution de l’IPAA avec une érosion entre janvier et septembre 2019 puis une hausse de 1,7% entre septembre 2019 et avril 2020, illustrant une nouvelle le rôle tampon, à la hausse comme à la baisse des fabricants d’aliments.


 

Evolutions des indices IPAA* et IPAMPA* (Source : CDF NA)
*IPAA : Indice des Prix des matières premières de l'Alimentation Animale
IPAMPA : Indice des Prix d'Achat des Moyens de Production Agricole

Les aliments composés pour animaux

Les statistiques mensuelles de production d’aliments pour animaux sont depuis de nombreuses années cogérées par La Coopération Agricole Nutrition Animale et le SNIA, sous mandat du Ministère de l’Agriculture.

 

Le service statistique du ministère (SSP) souhaitait faire évoluer le dispositif de collecte et de traitement de la statistique publique et reprendre à son compte l’ensemble des enquêtes de branches. Cependant, compte tenu de la position particulière de notre secteur, à l’interface des filière animales et végétales, les options de simplification souhaitées par le SSP et l’INSEE et la reprise en gestion directe de notre enquête mensuelle de production d’aliment par le ministère semblent peu pertinents. La délégation de l’Etat dont bénéficient conjointement La Coopération Agricole et le SNIA pour la gestion des statistiques professionnelles a donc été reconduite pour les années à venir.

La production 2020 d’aliments composés est attendue à 20,6 millions de tonnes, en baisse de 1,5% par rapport à 2019, du fait notamment des impacts de la crise covid (fermeture de la RHD, changements d’habitudes de consommation…).

Pour les différentes filières, les prévisions sont :

  • Une hausse en porcs (+1,0%)
  • Un recul en volailles (-2,0%) : si une hausse est attendue en aliments pondeuses, d’autres reculent nettement (palmipèdes notamment).
  • Une baisse en bovins (-2,6%) et plus particulièrement en mash (-6%)

Téléchargez ici le PDF des chiffres clefs 2020